Mené depuis 2006, Fluide est un parcours d’art public original et audacieux. Suscitant émotion, curiosité et réflexion, les œuvres exposées hors des lieux spécialisés ont marqué le territoire d’une empreinte significative. Suite à trois numéros convaincants, l’équipe pérennise et renforce ce parcours d’art contemporain pour en faire une manifestation inédite et d’envergure internationale.
En 2015, Fluide, un parcours d’art public organisé à Thuin en partenariat avec le BPS22, invitait une vingtaine d’artistes à investir la ville pour y insinuer quelques troubles esthétiques et ainsi activer son patrimoine. Quatorze œuvres, installées de manière pérenne, continuent à faire dialoguer l’art avec le passé de cette ancienne cité médiévale.
En 2018, neuf contributions viennent s’ajouter aux quatorze œuvres initiales dans le but de transformer Thuin en véritable musée à ciel ouvert. Les artistes sélectionnés ont ainsi parcouru la ville, exploré ses moindres espaces, appris ses légendes et ses pratiques quotidiennes, rencontré les Thudiniens et écouté leur histoire afin de s’imprégner de ces lieux.
Tous ont un point commun : ils entament un dialogue avec l’environnement dans lequel ils travaillent et envisagent le lieu comme un matériau. Partant de l’existant, les artistes ont conçu des projets spécifiques pour des interventions in-situ dans des lieux en prises sur la ville : le Beffroi, le Chant des Oiseaux, les Jardins suspendus et ses ruelles, le Bois du Grand Bon Dieu, la Sambre et l’ancien chantier naval de Thuin…
LES ARTISTES 2018
Charlotte BEAUDRY, Cathy COËZ (Œuvre éphémère), Pauline DEBRICHY (Œuvre éphémère), Daniel FAUVILLE, Mario FERRETTI, GRRIZ (Luigi GRECO et Mattia PACO RIZZI), Serigne MBAYE CAMARA, Lola MEOTTI (Œuvre éphémère), Mostafa SAIFI RAHMOUNI (Œuvre éphémère).
LES OEUVRES 2018
Participant au charme de Thuin, les Jardins suspendus ont, une nouvelle fois, particulièrement été investis, interrogés et ré-envisagés par les artistes sélectionnés. Dans le langage populaire, les jardins et le Quartier de la Piraille sont appelés « Pays des Choucas ». Charlotte Beaudry leur rend hommage en réalisant une peinture monumentale qui salue la présence de l’oiseau roi des lieux. Par le biais d’une sculpture onirique et monumentale, Serigne Mbaye Camara nous vient de Dakar pour conter le manque d’approvisionnement en eau des Jardins suspendus. GRIZZ (studio d’architecture, de design et d’interventions urbaines co-fondé par Luigi Greco et Mattia Paco Rizzi) réinvente, au départ de matériaux récupérés dans l’ancien casino démoli, une oeuvre à habiter, espace suspendu sur les jardins suspendus.
Dans le Bois du Grand Bon Dieu, Mario Ferretti décompose et recompose deux arbres séculaires de la Drève des artistes promis à la disparition. Cathy Coëz (Œuvre éphémère) se plonge dans l’histoire du lieu-dit Chant des Oiseaux et revisite les colonnes oubliées de ce lieu mémoriel. Inspiré de faits réels, personnels ou collectifs, Mostafa Saifi Rahmouni (Œuvre éphémère) a cherché les lieux les plus urbains de Thuin pour évoquer la résistance de ses traditions et croyances. Au coeur des vestiges du dernier chantier naval, Pauline Debrichy (Œuvre éphémère) évoque le riche passé batelier de Thuin. Enfin, frôlant le mythe et l’actualité, Lola Meotti (Œuvre éphémère) investit l’église Notre Dame du Mont Carmel comme espace de projection vidéo et tente d’activer une réflexion sur la place du travailleur dans notre société occidentale, entre divertissement et réalité.
LES ARTISTES 2022
Thierry VERBEKE « Sweet Dreams » installée quartier de la batellerie sur le mur entre la rue longue et la rue de l’Abreuvoir.
Laurent LACOTTE Balade urbaine et créative « DOG PANTONE » (Œuvre éphémère).
L’Artiste accompagnera le public sur le parcours de l’itération, les 03 et 04 à 10h30 pour des visites organisées.
Avez-vous le pedigree d’un teckel, d’un épagneul ou d’un bouledogue… ?
Le Centre culturel et Laurent LACOTTE vous invitent pour une expédition urbaine picturale dans la ville de Thuin au départ du Centre culturel, puis la Fédération Canine Internationale, le Beffroi, les ruelles vers l’Office du tourisme, les remparts, les jardins suspendus, le quartier maritime, etc, sans toutefois toucher à la Grand Rue.
Avec l’artiste en chef de meute vous construirez votre kit de dog painting personnalisé.
Incarnant votre chien fétiche, vous marquerez à hauteur de son pénis, avec vos congénères à coup de spray et de coulures votre territoire urbain.
Devenant un membre du dog painting crew de Thuin vous participerez à un projet participatif pour une peinture contemporaine qui interroge, questionne l’espace urbain, le statut du street art, entre vandalisme et art institutionnalisé.
www.instagram.com/laurentlacotte/
Le samedi 28 juin 2025, Fluide, parcours d’arts actuels, revient dans la ville. Ce ne sont pas moins de trois contributions d’artistes qui viendront enrichir le musée à ciel ouvert initié depuis 2015 dans la cité médiévale de Thuin.
LES ARTISTES 2025
Patrick CORILLON
https://www.corillon.net/artPlastique-FR.php
Emilio LÓPEZ-MENCHERO
https://lamaisondesarts.be/artistes/emilio-lopez-menchero/
Adrien TIRTIAUX
LES OEUVRES 2025
Chansons de halage (Patrick Corillon)
Conteur et voyageur, Patrick Corillon est parti à la rencontre des bateliers de Thuin, ces hommes et ces femmes qui, tout naturellement, suivent le cours d’un itinéraire familial. Dans de nombreux foyers de la cité sambrienne, l’on naît et meurt batelier, point de départ et d’arrivée d’une existence scandée par la vie du bateau, non loin des chantiers navals et du quartier du Rivage, là où de nombreuses maisons gardent la mémoire d’une vocation, plus que d’une profession.
Homme de mots, Patrick Corillon n’est nullement historien. Chez lui, histoire s’écrit avec un « h » minuscule et prend volontiers un « s », tant la narration se veut plurielle, prenant la forme de chansons que les bateliers de Thuin auraient pu écrire ou fredonner. Le terrain d’expression de l’artiste est la rivière, son terreau de prédilection, les états d’âme et l’imaginaire, cette fabrique d’images que nous portons toutes et tous en nous, batelières et bateliers, gens d’à-bord et gens d’à-terre.
Bercées par le cours de l’eau ou inspirées par les rêves des bateliers, les Chansons de halage de Patrick Corillon épousent les berges de la Sambre, à hauteur de la halte nautique. De halte, il en est justement question lorsque l’on navigue au rythme des mots. Patrick Corillon nous emmène dans des ports auxquels jamais nous n’aurions accosté, emportés « par les flots cadencés de la rivière », portés par le courant de dix chansons sur lequel il est bon de dériver.
Sur les pas de Roch (Emilio López-Menchero)
Au-delà de la fameuse marche de l’Entre-Sambre-et-Meuse, saint Roch rythme de ses pas la vie de la cité sambrienne. A Thuin, pas une maison sans l’affiche de la procession escortée du mois de mai, pas un intérieur qui n’expose l’effigie du saint, en plâtre, en bois ou en résine. Pourtant, paradoxalement, le personnage de saint Roch n’est que fort peu présent dans l’espace public de la ville.
Afin de combler cette lacune, Emilio López-Menchero prend le parti et ose le pari de dédier une œuvre à saint Roch. Pour l’artiste, une seule exigence, consistant à créer avec la participation active de la population, des Thudiniennes et Thudiniens qui, toutes et tous, entretiennent un rapport personnel avec une figure à chaque fois réinventée.
En symbiose avec Thuin, Emilio López-Menchero a fait surgir des histoires individuelles, dans lesquelles Roch, saint ou non, emblème du terroir ou symbole d’universalité, prend de nombreux visages, incarne de multiples personnages. Fruit d’imaginaires métissés et de mots interpénétrés, ce long récit court désormais tout au long des venelles, postys et escaliers, gravé sur la main courante fixée aux murs des jardins suspendus, accompagnant les promenades et escapades, se laissant caresser par les mains et les regards curieux, avides de découvrir ce rapport singulier et collectif à cette figure tutélaire de la localité.
Pseudo-posty (Adrien Tirtiaux)
La Ville haute de Thuin est marquée par la présence de postys, des passages voûtés aménagés dans le rempart de la cité. Aujourd’hui, ces poternes aux noms poétiques permettent avant tout de rejoindre les surprenants jardins suspendus au coteau de la Biesmelle, cette rivière qui vient unir son destin à celui de la Sambre. Aux côtés du majestueux posty Bury et du plus discret posty des Sœurs grises, Thuin recense également l’emplacement du posty Arlequin, un passage désormais disparu.
Afin de remplir pleinement sa mission, l’art public doit être porteur de sens, un sens perçu intuitivement par ses usagers, visiteurs d’un jour ou riverains de tous les jours. A l’écoute du lieu, de sa vocation et de l’histoire de la ville, Adrien Tirtiaux a pleinement intégré cet objectif. Architecte de l’imaginaire, il a créé un passage sous un poste de guet n’ayant jamais existé, ancrant son installation dans la lignée des postys thudiniens. A l’instar de ces derniers, son Pseudo-posty joue en effet le rôle de porte d’entrée, audacieuse et aérienne, du site classé des jardins suspendus. Bien plus, il remplit une fonction nouvelle en créant, là-haut, entre deux murs aveugles, une tour de garde tournée vers un horizon à contempler plutôt qu’à défendre.
Directeur artistique : Benoît Goffin.
Une exposition produite par le Centre culturel Haute Sambre et la Ville de Thuin. Avec l’aide et le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région Wallonne, la Province de Hainaut.
au départ de la halte nautique à la Ville-Basse.
AU PROGRAMME :
Animation musicale avec la Fanfare festive déambulatoire :
17h : Patrick CORILLON – Halte nautique – Ville Basse.
18h : Emilio LÓPEZ-MENCHERO – Plaine de jeux – Avenue de Ragnies, 63.
19h : Adrien TIRTIAUX – Face de la Maison des Jeunes – Rue Alphonse Liégeois.
20h : Verre de l’amitié
et
au Centre culturel, Rue des Nobles, 32.
La rivière bien nommée est un récit-performance durant lequel Patrick Corillon manipule des livres-objets pour incarner un récit de voyage.
Réunis autour d’une boîte aux trésors, les spectateurs peuvent écouter le narrateur raconter sa quête à la recherche des origines de la légende de la rivière bien nommée. Le mécanisme des objets, les illustrations, la typographie, la musique et la voix sont réunis au service du récit, à la façon des cantastories ou des kamishibai, ces petits théâtres de papier ambulants où les images servaient aux chanteurs et musiciens de points de départ pour raconter leurs histoires. Cet art traditionnel, dont on trouve les premières traces dans l’Inde du VIe siècle de notre ère, a traversé les époques et les frontières jusqu’à la nôtre.
La rivière bien nommée est l’occasion pour Patrick Corillon de revisiter cette forme de narration. Il nous parle de la difficulté d’être vraiment de son époque quand on est imprégné de tant d’histoires qui ont traversé le temps.