Artiste autodidacte au parcours atypique, Charlotte Beaudry s’exprime par la peinture, le dessin, l’installation et la vidéo. Sa méthode de travail est basée sur des photographies et des vidéos qu’elle réalise elle-même ou trouve sur le web et collecte méthodiquement. En général, elle choisit un sujet pour la dimension plastique de l’image. Ensuite, elle l’agrandit et le reproduit en plan serré, ce qui le rend reconnaissable et étrange à la fois. Les compositions sont toujours simples, frontales et situées hors de tout contexte ou de toute localisation, de manière à perdre toute référence.
Ses toiles, ses dessins, et plus récemment, ses sculptures en porcelaine représentent des sujets variés issus de son quotidien, dans une veine intimiste, débarrassés de tout faux-semblant. Ses séries les plus connues interrogent la difficulté des changements liés aux troubles de l’adolescence. Mais lorsqu’à ses débuts elle peint des architectures précaires (cabanes en carton ou en tissus), les thématiques qui parcourent tout son travail sont déjà présentes : le changement, la précarité, la fragilité, l’incertitude.
L’artiste pousse plus loin cette recherche en abordant d’autres sujets tout aussi réalistes mais de plus en plus ambigus : slip rouge suggestif et carrossé comme une voiture de course, sacs à main entrouverts sur l’intimité provoquant une irrésistible envie d’y pénétrer, face arrière vide et monochrome de masques référant à la notion d’identité et de dissimulation, etc. Charlotte Beaudry cherche à déjouer les pièges de l’image peinte et attirer, de manière implicite, l’attention du spectateur sur ce qui est dissimulé autant que sur ce qui est montré.

Arts actuels en terre médiévale