Aaah, les golden sixties… Le tout à la voiture, reine du monde et au béton… C’est grâce à cet état d’esprit que naquit à Thuin dans les années septante un projet architectural un peu fou et démesuré : le viaduc !

Trois ans de travaux, 3000 m3 de béton, 700 tonnes de fer, 75 millions de francs belge pour ce mastodonte de 248 mètres de long qui comprenait à l’origine quatre bandes de circulation ! 8 de ses dix piliers sont mobiles pour permettre au pont de bouger sous l’effet d’une dilatation qui peut atteindre presque dix centimètres. Une véritable autoroute à double courbure dont la forme de S majuscule qui l’identifie aujourd’hui relève d’une véritable prouesse architecturale. En effet, c’était la seule solution technique pour un pont de cette ampleur dans une vallée si encaissée. A tel point que cet ouvrage d’art figure encore aujourd’hui dans les revues spécialisées du monde entier.

Son apparition bouleversa le paysage de la ville basse, sonna le glas du vieux pont à bascule, obligea à la démolition de la moitié des maisons de la rue du pont et isola le quartier de la gare… Aujourd’hui, ce géant de béton fait pourtant partie du quotidien de tous les thudiniens et leur permet d’observer à loisir leur long fleuve tranquille : la Sambre….

Martin Jeanmart.

Oeuvre(s) exposée(s)

Arts actuels en terre médiévale